Retrouvez-ci dessous l’article de La Voix du Nord Valenciennes-Denain en date du 15 janvier 2017 sur la conférence de presse de la France Insoumise dans le Denaisis.
Bonne lecture!
L’avenir en commun, le livre de Jean-Luc Mélenchon, à la main, Julien Poix le martèle : le programme avant tout. Retraites, santé, emploi… Voilà les thématiques que veut porter le candidat aux législatives. « On est les seuls à avoir un programme. On veut mettre au cœur de la campagne la question de la pauvreté. On ne peut pas laisser les gens sombrer dans l’abstention ou le dégoût de la politique. »
Si on est élus, on le sera à plein-temps car on n’a pas d’autres mandats. On ne sera pas aussi maire, président d’agglo, conseiller régional…
De la politique des appareils en tout cas. À l’instar d’un Macron et son mouvement En Marche, les Insoumis s’affranchissent des partis traditionnels. « Il n’y a pas de carte. On peut être du Parti de gauche, socialiste, écologiste… Mais 60 % des personnes candidates aux législatives ne sont pas membres d’un parti politique. » Sauf exception. Dans la 19e, Julien Poix est membre du Parti de gauche. Ce professeur dans un collège de Saint-Amand-les-Eaux n’a jamais eu de mandat électoral, tout comme sa suppléante Françoise Dupont-Cunin, 57 ans, cantinière pendant dix-neuf ans à Trith-Saint-Léger et déléguée CGT. Tous deux assument leur pedigree : « Si on est élus, on le sera à plein-temps car on n’a pas d’autres mandats. On ne sera pas aussi maire, président d’agglo, conseiller régional… La politique n’est pas une affaire de professionnels. »
Campagne nationale
Et quand on leur fait remarquer que tous deux sont assez peu connus dans le cœur du territoire (Denain et ses environs) et qu’ils risquent donc de souffrir d’un déficit de notoriété, ils renversent l’argument : « Les gens en ont assez du notable qui distribue les subventions, des barons locaux. Les dinosaures, ils se connaissaient tous, ça n’a pas empêché la météorite d’arriver. Nous, on n’est peut-être pas connus, mais le mieux c’est d’être efficace. » Et ne leur demandez pas non plus de lister des propositions spécifiques pour le territoire, la campagne pour les législatives sera nationale. « Un député, ce n’est pas 1 000 € pour la salle de sport, 2 000 € pour la toiture de l’église, etc.. Il n’est pas là pour donner de l’argent pour colmater à droite et à gauche de manière clientéliste. Si on ne règle pas les problèmes nationaux, on ne réglera pas les problèmes ici. »
Très présents sur les réseaux sociaux, les Insoumis veulent aussi mener une campagne de terrain plus traditionnelle « pour rencontrer les gens au pas de leurs portes ». Ils étaient ce week-end sur les marchés à Douchy et Bouchain.
L’éclatement des candidatures de gauche pour la présidentielle semble se décliner aux législatives où communistes et Insoumis partent chacun de leur côté.
Alors que l’on attend toujours la décision d’Anne-Lise Dufour pour les législatives, à la gauche de la députée-maire socialiste de Denain, ça s’agite déjà. Les Insoumis ont été les premiers à dégainer en lançant une candidature dans la 19e, mais, d’après nos informations, les communistes devraient leur emboîter le pas. Je t’aime, moi non plus, c’est un peu l’ambiance qui semble régner entre les deux courants de gauche. Petit rappel : les militants communistes ont voté, au niveau national, le soutien à Jean-Luc Mélenchon (contre l’avis de la direction du PCF). Sauf que ce ralliement ne concerne que l’élection présidentielle. Et pour les législatives, la France insoumise a visiblement décidé de mettre des candidats partout, sans trop se préoccuper des « camarades ». Interrogé sur le risque de dispersion des voix, Julien Poix, l’Insoumis de la 19e, « garde la main tendue. Les portes sont ouvertes. Les camarades au PC ont mes coordonnées. On peut réussir un coup collectivement si on est intelligent. »
Collectivement ? Les communistes de la 19e ont, semblent-ils, une autre idée en tête. Une assemblée générale est prévue ce jeudi à Escaudain pour désigner leur candidat aux législatives. Un nom revient souvent, celui de Pascal Jean, maire de Neuville-sur-Escaut. Interrogé par La Voix, ce dernier n’a pas souhaité confirmer ou démentir l’information.