Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap : Stop au scandale d’une précarité entretenue par l’État !

Ce mardi 21 octobre 2021, les Accompagnantes et Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap et les Auxiliaires de vie scolaire ont lancé un appel à la grève.

Les AESH en ont assez d’être la dernière roue du carrosse de l’Éducation Nationale conduit par M. Blanquer. Les AESH jouent un rôle primordial au sein de la communauté éducative. Ils sont au quotidien en première ligne afin de favoriser l’inclusion et l’égal accès de tous les élèves à l’éducation. Pour mémoire, notre système éducatif accueille plus de 420 000 élèves en situation de handicap pour 90 000 AESH.

Pourtant, le gouvernement reste encore et toujours hermétique à leurs justes revendications. Pire encore, par son absence d’actes forts, il entretient et nourrit la précarisation de milliers de personnes au sein même des établissements scolaires. L’école de MM. Macron et Blanquer n’est pas celle de l’inclusion. C’est l’école « Low-cost ».

Il est temps de mettre en place pour les AESH et Auxiliaires de Vie Scolaire un vrai statut et un vrai salaire . Un vrai statut qui sorte de la précarité des milliers de femmes et d’ hommes. L’ État doit créer un corps de fonctionnaire et titulariser, non multiplier les contrats précaires. Cette action doit aller de pair avec la mise en place d’une formation diplômante publique et la reconnaissance des compétences acquises ou à venir.

Il faut également une vraie hausse des salaires et un rattrapage du point d’indice. Il est scandaleux que l’État impose des temps partiels contraints et payent en moyenne les AESH 750 euros par mois !

Par ailleurs, la généralisation des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL) a accéléré la dégradation des conditions de travail des AESH : la mutualisation des moyens a eu pour conséquence d’augmenter le nombre d ‘élèves suivis par chaque AESH, compliquant ainsi leur travail au quotidien. Cette organisation est à revoir complètement.

En tant qu‘élu régional mais également professeur, j’apporte tout mon soutien aux revendications des AESH et également des Auxiliaires de Vie Scolaire qui remplissent chaque jour avec dignité et détermination leurs missions au service de l’inclusion de tous les élèves. Nous continuons le combat à leurs côtés pour un statut stable et solide, des hausses de salaires et des conditions de travail dignes leur permettant d’aider, de progresser sur le chemin de l’inclusion et de la réussite éducative avec tous les élèves accompagnés.

Julien Poix, conseiller régional des Hauts-de-France,

Groupe Pour le Climat et et Pour l’Emploi, délégation LFI.

Contact : julien.poix@hautsdefrance.fr

Bilan #2 : séance du 23 septembre du conseil régional

Retrouvez ci-dessous mes interventions effectuées lors de la séance du Conseil Régional le 23 septembre 2021. Une séance lors de laquelle j’ai eu l’occasion de défendre la motion rédigée au nom du Groupe pour le Climat et l’Emploi pour demander un plan d’urgence régional contre l’amiante. La majorité de droite de M. Bertrand a rejeté cette motion mais nous avons tout de même obtenu la mise en place d’un groupe de travail sur l’amiante.

Un débat intense sur la question de la vidéosurveillance a animé les travaux de l’assemblée régionale. la bataille fût tout aussi intense au sujet du règlement intérieur qui définit pour 6 ans le fonctionnement du conseil régional. Le groupe Pour le Climat et Pour l’Emploi a déposé 96 amendements constructifs afin de rendre plus démocratiques et accessibles les débats d’une instance peu connue encore des habitants de notre région. Sans surprise, la majorité de droite du Président Xavier Bertrand a rejeté tous nos amendements en bloc.

Financement des équipements de vidéoprotection aux abords du pôle d’échanges de la gare de Béthune.

Monsieur le Président,

Le débat qui nous anime sur cette question est un débat politique. Nous ne le trancherons certainement pas aujourd’hui mais il est bon de rappeler les positions de chacun sur ce sujet qui n’est pas anecdotique. C’est un choix de société, un choix de civilisation face auquel nous sommes. Au delà de savoir combien de caméra de vidéo-surveillance il serait nécessaire de déployer à la gare de Béthune, c’est la question de l’efficacité des caméras qui est posée.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Les caméras de vidéo-surveillance ont joué un rôle concret dans l’élucidation de 3 % des délits. Et encore, certaines études avancent des chiffres autour du 1 %. Le ratio/ rapport entre les sommes investies et élucidation des affaires est abyssal. Enfin, la question de la sécurité n’est pas une compétence régionale, nous l’avons assez rappelé pendant la campagne. Nous n’avons en outre aucun bilan global et consolidé sur toutes les subventions régionales accordées depuis des années par le conseil régional.

Nous privilégions l’humain d’abord en matière de sûreté ferroviaire. La question mérite d’être posée : pour une caméra posée, combien de poste dans les sociétés de sécurité sont supprimées ? Combien coûte un recrutement de policier municipal ? Ne serait-il pas pour les communes un investissement plus pérenne ? Par ailleurs la région n’a pas à suppléer les défaillances de l’État en la matière : faire croire que les caméras remplaceraient les postes de gendarmes ou de policiers supprimés sous la présidence de M. Sarkozy est illusoire ( 10 000 postes en moins qui n’ont pas été rattrapé). La vidéosurveillance est d’ailleurs souvent perçue par les gardiens de la paix comme une charge en plus, une tâche supplémentaire difficile à accomplir correctement du fait de leurs baisses d’effectifs .

C’est en réhumanisant les gares , en ouvrant les bâtiments parfois fermés ou désaffectés et en y créant des activités sociales ou économiques que nous apaiserons les abords. Les gares ne doivent plus être que des lieux de passage, de transit, elles doivent devenir des points de rencontre, des lieux de vie sociale.

Nous demandons par exemple la réouverture de toilettes publiques ET gratuite dans chaque gare. Il faut également les doter d’un point d’eau potable accessible à destination des publics divers ( promeneurs, familles, enfants). Réhumaniser pour apaiser plutôt que technologiser ou gadgétiser à outrance l’espace public, voilà notre ligne.

Nous voterons contre cette délibération.

Explication de vote motion déposée par le groupe Pour le Climat, pour l’Emploi, délégation écologiste et délégation insoumise.

Présentée par Julien Poix

Amiante dans les Hauts-de-France : un poison silencieux à éradiquer

Un constat terrible:

«  Il n’est pas possible de parler de l’amiante sans évoquer l’ampleur du drame sanitaire que représente l’amiante et qui dépasse largement me cadre national […]Nous devons faire preuve de volontarisme et de pragmatisme sur le sujet. Je sais que vous avez cet esprit d’écoute et de dialogue et que vous avez le souci de garantir la protection des victimes mais aussi de prémunir les générations futures à ce risque majeur » ces mots, ce sont les vôtres M. Bertrand. Vous étiez alors ministre de la santé et vous étiez auditionné par une commission du Sénat le 29 juin 2005. Ils sont encore valable aujourd’hui. Des mots nous devons à présent passer ensemble aux actes.

Notre région a payé le prix fort de la désindustrialisation. Aux conséquences sociales et économiques lourdes, s’est ajoutée une catastrophe sanitaire et humaine silencieuse : celle de l’amiante.

Les usines sont parties, mais celles et ceux qui les ont fait tourner pendant des années sont restées et ont gardé bien des années plus tard encore marqués dans leur corps.

Les pollutions industrielles sont l’héritage de la désindustrialisation.

La question de l’amiante fait partie de ce lourd héritage. Notre région comme la plupart des anciennes grandes régions industrielles est au premier rang des territoires concernés.

L’exposition à la fibre d’amiante peut entraîner à moyen et long terme : des plaques pleurales, des pleurésies, l’asbestose ( fibrose pulmonaire) et des mésothéliomes, cancers qui touchent la plèvre, le péritoine et le péricarde.

Malgré son interdiction depuis 1997, l’amiante est toujours présent sur nos lieux de travail, dans les habitations anciennes et dans notre environnement quotidiennement. C’est pourtant un cancérigène avéré responsable d’environ 2 600 à 6 500 morts chaque année dont la nocivité est établie et documentée scientifiquement depuis le début du XX ème siècle.

Selon le rapport n°37 du Sénat établi en 2005 par MM. Gérard Dériot ( Les Républicains) et Jean-Pierre Godefroy ( Groupe socialiste et républicain), l’amiante a tué près de 35 000 personnes en France entre 1965 et 1995. Le décompte macabre allant jusqu’à 100 000 morts sur la période 2005-2025.

Quelques chiffres édifiants : 93 % des hommes atteints d’un cancer de la plèvre ont été exposés à l’amiante. Le nombre de cancers liés à l’amiante chez les femmes a doublé entre 1998 et 2017.

Selon L’Organisation Internationale du Travail, 100 000 personnes meurent par ailleurs chaque année dans le monde des suites d’un empoisonnement à l’amiante.

La nécessite de l’action s’impose à différents niveaux. Le parlement européen vient de voter un rapport réclamant un plan d’action européen coordonné pour l’éradication de l’amiante.

De nos faiblesses, faisons une force

La région des Hauts-de-France doit agir dès le début de ce mandat pour lancer la lutte contre l’Amiante et tendre vers son éradication. Nous pouvons être à la pointe de ce combat en créant une filière des métiers de la dépollution.

Cette lutte dépasse les appartenances partisanes car elle la santé publique, notre patrimoine commun. L’amiante ne fait pas de distinction de classe et frappe tous les âges. Nous avons le devoir d’agir pour désamorcer cette bombe à retardement.

Nous vous proposons afin de coordonner nos efforts et de les articuler avec les partenaires indispensables que sont les collectivités locales de créer un groupe de travail régional sur la question de l’amiante.

Nous disposons pour agir de plusieurs leviers :

-celui de la formation d’abord, qui nous permettrait à travers le plan régional de formation de demander le développement de la filière des métiers de l’amiante et de la dépollution.

Désamianter et dépolluer nos territoires, c’est donner du travail pour des années à des ouvriers hautement qualifiés, des techniciens, des ingénieurs. C’est aussi permettre la reconquête d’anciennes friches industrielles en déshérences qui pourront à terme être remobilisées afin d’éviter l’artificialisation croissante des sols.

– au plan économique, en lien avec la question de la formation, la région des Hauts-de-France peut aider au développement d’un nouveau gisement d’emplois pérennes. La région pourrait ainsi aider à la mise en réseau des entreprises travaillant sur les questions de désamiantage et de dépollution en réfléchissant à la création d’un centre régional des métiers de la dépollution via une mise à disposition de locaux ou d’anciennes friches. Nous pourrions également nous fixer l’objectif d’accueillir dans notre région un centre d’inertage de l’amiante qui permet de neutraliser la dangerosité de ce matériau et d’éviter à tout prix l’enfouissage nocif pour l’homme et l’environnement.

Vous l’aurez compris, cette question de l’amiante est transversale. Elle concerne plusieurs commissions thématiques différentes :

-La commission « Au travail » pour ce qui touche aux questions de formation et de développement économique.

-La commission Santé pour ce qui relève des questions de prévention.

La région des Hauts-de-France peut être un acteur en pointe dans la lutte contre l’amiante 

Nous devons nous fixer comme objectif la création de filière d’emplois dédiés aux métiers de la dépollution. Notre stratégie doit se décliner en suivant 3 axes :

– Former les professionnels

– Évaluer et cartographier les pollutions

– Détruire la menace

Nous devons reconnaître l’urgence du problème de l’amiante et l’importance de l’enjeu sanitaire pour la région des Hauts-de-France et engager la création d’un groupe de travail transversal sur la question de l’amiante et des pollutions industriels regroupant élus, associations, collectivités locales, acteurs syndicaux et économiques. Ce groupe de travail se fixe comme objectif de réfléchir aux actions concrètes que la région peut soutenir, encourager et développer dans le secteur de la formation, du développement économique, de la prévention et de la protection de l’environnement afin d’éradiquer la menace de l’amiante.

Nous avons le devoir d’agir. Pour nos anciens morts de l’amiante, pour les malades actuels qui demande justice et sont le témoignage vivant de la dangerosité de ce matériau, nous avons la responsabilité en tant qu’élus d’agir pour empêcher que l’amiante continue de tuer. Cette offensive générale peut commencer dans les Hauts-de-France. Ce serait l’honneur de cette assemblée de dépasser les clivages politiques pour s’engager unie dans ce combat pour l’intérêt général humain.

Rassemblement à Thiant en hommage aux victimes de l’amiante ( 2018)

Motion du Conseil Régional des Hauts-de-France, séance du 23 septembre 2021

Amiante dans les Hauts-de-France : un poison silencieux à éradiquer

Présentée par Julien Poix

Pour le groupe Pour le climat et pour l’Emploi, délégation écologiste et délégation insoumise.

Le Conseil Régional des Hauts-de-France,

– vu le rapport d’information de MM. Gérard DÉRIOT ( Les Républicains) et Jean-Pierre GODEFROY (Groupe socialiste et républicain), fait au nom de la mission commune d’information n° 37 tome I (2005-2006) – 26 octobre 2005, précisant que l’amiante a tué près de 35 000 personnes en France entre 1965 et 1995 et que le nombre des décès est estimé à 100 000 morts sur la période 2005-2025 ;

– vu la directive 2009/148/CE du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à une exposition à l’amiante ;

– vu le texte adopté le 14 mars 2013 par le Parlement européen sur les risques liés à l’amiante pour la santé au travail et sur les perspectives d’élimination complète de l’amiante encore existant ( P7_TA(2013)0093) ;

– vu le rapport d’opinion du Parlement européen déposé par la députée européenne Anne-Sophie Pelletier et adopté le 1er septembre 2021 portant sur la protection des travailleurs européens contre l’amiante ( Protéger les travailleurs européens (2019/2182 (INL)) ;

– vus les rapports successifs de l’Organisation Mondiale de la Santé indiquant que plus de 125 millions de personnes sont exposées au quotidien à l’amiante dans le monde ;

– vues les conclusions de l’Organisation Internationale du Travail qui estime que 100.000 personnes mourront chaque année dans le monde en raison de l’usage massif qui a été fait ou qui est encore fait de ce matériau ;

Considérant que malgré l’interdiction d’utilisation de l’amiante au niveau européen depuis 1999, l’amiante reste la première cause de décès liée à des maladies professionnelles et qu’elle touche également les particuliers par une augmentation continue des cancers et mésothéliomes liés à une exposition extra-professionnelle passive et limitée à l’amiante, par une augmentation des plaques pleurales, des pleurésies, de l’asbestose ( fibrose pulmonaire) qui touchent la plèvre, le péritoine et le péricarde ;

Considérant que malgré son interdiction depuis 1997 en France, l’amiante est toujours présent sur nos lieux de travail, dans les habitations anciennes et dans notre environnement, qu’elle est un cancérigène avéré responsable d’environ 2 600 à 6 500 morts chaque année dont la nocivité est établie et documentée scientifiquement depuis le début du XXème siècle ;

Considérant la dangerosité de l’amiante qui a tué près de 35 000 personnes en France entre 1965 et 1995, que l’estimation du nombre de décès par le Haut-conseil de la santé publique est estimé à 100 000 morts sur la période 2005-2025, que 93 % des hommes atteints d’un cancer de la plèvre ont été exposés à l’amiante et que le nombre de cancers liés à l’amiante chez les femmes a doublé entre 1998 et 2017 ;

Considérant l’importance de la question de l’amiante dans une région industrielle qui doit vivre avec les conséquences des pollutions héritées, considérant que la région des Hauts-de-France présente un des taux de friches les plus polluées d’Europe ;

Considérant la dangerosité pour l’homme et l’environnement de l’enfouissement de l’amiante et son impact lourd sur la santé publique régionale ;

Considérant qu’il est nécessaire d’améliorer et de pérenniser un dialogue coordonné entre la région, les collectivités locales, les acteurs associatifs, syndicaux et économiques concernés ;

Considérant qu’il est du devoir lu conseil régional d’aider et d’accompagner les associations des victimes de l’amiante,

Considérant la nécessité de renforcer et de développer à travers le plan de formation régional de nouvelles formations dédiées aux métiers du désamiantage et plus largement aux métiers de la dépollution, qu’Il s’agit de développer un secteur économique d’avenir, un important gisement d’emplois ;

Considérant que le région peut encourager et faciliter la collaboration entre les acteurs de la lutte contre l’amiante et les autres pollutions industrielles en passant par exemple par le développement d’un centre régional consacré aux métiers et aux techniques de la dépollution, par la mise à disposition d’un lieu favorisant la synergies des formateurs et des entreprises œuvrant dans ce secteur ;

Considérant la multiplication récente des dépôts sauvages d’amiante sur le territoire régional ( Fâches-Thumesnil (59), Saint-Amand-Les-Eaux (59), Licques (62), Vred ( 59), Savy (02)) et l’absence au niveau régional d’outils pour détruire et rendre inoffensive l’amiante par inertage, cette technique étant encore aujourd’hui à développer : une seule usine, à Morcenx (Landes), avec une seule torche à plasma, ne traite que 12 000 à 15 000 tonnes d’amiante par an, à comparer aux quelques 20 millions de tonnes de ce produit encore présentes au niveau national dans les divers établissements recevant du public ;

Considérant que la région peut agir dans son champ de compétence sur la question de l’amiante au niveau de la prévention, de la formation professionnelle, de la protection de l’environnement et du développement économique ;

Par la présente motion les élues et élus du Conseil Régional des Hauts-de-France :

– reconnaissent l’urgence du problème de l’amiante et l’importance de l’enjeu sanitaire pour la région des Hauts-de-France.

– engagent la création d’un groupe de travail transversal sur la question de l’amiante et des pollutions industrielles regroupant élus, associations, collectivités locales, acteurs syndicaux et économiques. Ce groupe de travail se fixe comme objectif de mettre en réseau les acteurs du dossier et de réfléchir à la mise en place au cours de l’année d’actions concrètes que la région peut soutenir, encourager et développer dans le secteur de la formation professionnelle, du développement économique, de la prévention et de la protection de l’environnement afin de travailler à l’éradication de l’amiante.

Pour toutes questions ou pour me contacter, n’hésitez pas à m’envoyer un mail à cette adresse :

julien.poix@hautsdefrance.fr