Tropicalia : stop au délire anti-écologique et anti-social !

Le projet pharaonique de serre tropicale prévu sur le littoral du Pas-de-Calais est un absurdité écologique, économique et sociale. Avec « Tropicalia » c’est 9,3 hectares de terres agricoles qui vont disparaître. Un parking de 850 places est annoncé renforçant encore un peu plus l’artificialisation des terres. Par ailleurs, le site est calibré pour accueillir 500 000 visiteurs par an : un flux de voitures et de bus conséquent qui viendra renforcer l’engorgement des axes routiers locaux et régionaux.

Comme feu Europacity, « Tropicalia » incarne bien cette génération de grands projets inutiles que nous devons combattre. Aberrants sur le plan écologique et humain, ils le sont aussi sur le plan économique en prônant un modèle de tourisme de masse dépassé, axé sur la surconsommation de biens et d’énergies.

La France Insoumise soutient les associations qui demandent l’annulation de ce projet archaïque et réaffirme son opposition à ce type de grands aménagements entrepris sans concertation ni réflexion réelles. La France Insoumise appelle donc les citoyennes et citoyens à rejoindre la mobilisation initiée par un collectif d’habitants et d’associations le 20 décembre à 12H30 à proximité du site prévu pour ce projet.

Tropicalia coûte 50 millions d’euros. La région Hauts-de-France s’est engagé à prêter 2 millions d’euros et à réaliser de nombreux aménagements d’accès : L’argent public dépensé serait bien mieux investi dans la planification écologique, le développement de l’agriculture paysanne, la préservation de la biodiversité locale et l’isolation des logements privés qui en ont bien besoin dans la région Hauts-de-France. Il faut changer notre modèle de consommation et ce type de lieu n’encourage en rien les nouvelles pratiques que nous devons adopter pour mettre en œuvre la transition écologique et sociale.

Pour l’Espace des Luttes de la France Insoumise dans le Nord,

Julien Poix

Pour contacter le collectif d’associations et de citoyens : collectifnonatropicalia@gmail.com

Faire battre le cœur des Hauts-de- France : l’emploi et la santé avant tout !

Notre région Hauts-de-France se trouve à nouveau au cœur de la tempête sociale. Les premières lames de fond post-covid s’abattent. L’automne vient à peine de commencer que les plans de licenciements se multiplient.

C’est Cargill à Haubourdin où j’accompagnais début septembre Jean-Luc Mélenchon, Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis pour soutenir les salariés.

C’est Agfa à Pont-à-Marcq, Auchan, et enfin Bridgestone à Béthune. Toute l’hypocrisie et le cynisme du capitalisme du « monde d’après » éclate au grand jour.

A Bridgestone, on licencie même par vidéo. Aboutissement honteux du management 2.0.

Face à cette océan rempli de naufragés du travail, de laissés pour compte, nous avons un devoir. Réarmer le bras de la puissance publique, protéger les salariés et planifier la relocalisation de nos activités. Un concert de pleurs accompagne le cercueil de l’emploi : Bruno Lemaire, Elisabeth Borne, Xavier Bertand, Jean Castex… Ils sont tous responsables de la désindustrialisation de notre pays. Nous sommes pour notre part depuis bien longtemps conscient de la perversité du système économique actuel reposant sur le libre-échange destructeur et cynique.

Notre première mission : refaire de la région, une région de l’emploi pour toutes et tous.

Notre région est en décalage par rapport au taux de chômage national et continue de payer l’addition d’une désindustrialisation radicale: Presque 10 % sur l’ensemble de la région, avec une pointe à plus de 11 % dans le département de l’Aisne.

Pourtant, des gisements d’emplois existent : L’économie de la mer connecté à un tissu industriel rénové et durable, l’agriculture paysanne et biologique sont des pistes à suivre.

Il faut pour cela développer une stratégie industrielle durable au long cours. La région doit amorcer et lancer un processus de planification économique. Si l’on doit relocaliser la production industrielle, il faut commencer par former. Nous avons besoin d’ouvriers, de techniciens, d’ingénieurs spécialistes de l’éolien, du solaire, du recyclage, de la dépollution.

Nous pouvons aussi par exemple faire des Hauts-de-France une région tournée vers l’agriculture bio. Il est indispensable pour ce faire d’agir pour la formation et pour favoriser l’acquisition de terre et l’installation de nouveaux maraîchers et agriculteurs. Est-il acceptable que la métropole lilloise ne possède par exemple qu’une formation publique en maraîchage bio réduite à moins de 20 places ?

Visite du lycée agricole de Lomme

C’est en développant les formations aux métiers du futur que nous pourrons faire avancer les Hauts-de-France sur la voie de la transition écologique et sociale.

La crise du COVID nous amène à repenser nos circuits, nos habitudes de consommation. Il en va de même pour le secteur du tourisme qui est amené à se transformer. Il faut rompre avec le tourisme de masse destructeur et polluant, développer et encourager le tourisme local et responsable . Notre région a en sa possession des atouts touristiques de premier ordre. Ainsi à l’été 2019, le nombre de nuitées dans les Hauts-de-France a augmenté de 7,5 %. On note une forte progression des touristes résidentiels ( + 9,5%) tandis que le nombre de touristes étrangers augmentait de 2, 1 %. Cette hausse est très importante dans les départements de l’ex- région Picardie. Tourisme vert, tourisme de la mémoire avec les champs de bataille de la Grande Guerre, tourisme balnéaire et littoral forment une offre complète et diversifiée. Nous avons les cartes en main pour devenir une grande région de tourisme durable!

C’est en planifiant le développement ces secteurs porteurs d’emplois d’avenir que nous pourrons faire avancer les Hauts-de-France sur la voie de la transition écologique et sociale.

Notre ambition : faire des Hauts -de-France la région de la santé pour toutes et tous

Dans notre région, très humanisée et marquée par les activités humaines polluantes, nous payons la double peine : nous sommes une région au très faible couvert forestier et nous cumulons des pollutions industriels lourdes.
La cas de l’amiante est particulièrement évocateur. J’en ai déjà parlé longuement au moment de la campagne européenne lors de laquelle j’étais candidat. Ce problème est une bombe sanitaire silencieuse. Les dérobades du gouvernement sur ce dossier sont honteuses et insultent la mémoire des sacrifiés de l’amiante.

Je propose que nous prenions le problème à bras le corps : en 6 ans nous pouvons faire de notre région, une région sans amiante. Il nous faudra articuler notre action avec les conseils départementaux, les instances sanitaires régionales et nationales. Il sera aussi nécessaire de solliciter l’échelon européen pour mener la bataille.

Mettre fin au scandale de la mort silencieuse, voilà l’ambition. Des milliers de tonnes d’amiante dorment encore chez les particuliers et au sein des bâtiments publics. Nous pouvons développer un secteur économique porteur d’emplois : les opérations de désamiantage nécessite un savoir-faire bien précis, sa destruction demande de développer des structures industrielles de pointe. Au delà de la question de l’amiante, il nous faut aussi affronter et réduire les conséquences de nombreuses autres pollutions industrielles.

Agir sur l’environnement dégradé c’est agir pour la santé de toutes et de tous. Ainsi la désindustrialisation nous a laissée un lourd héritage : un des plus importants taux de friche polluées d’Europe. Nous pouvons porter un grand plan régional de dépollution en encourageant l’utilisation de techniques innovantes et d’emplois spécialisés. Il en va de même pour les pollutions ponctuelles qui frappent régulièrement : comment ne pas penser aux récents évènements qui ont ravagés la faune et la flore peuplant l’Escaut et la manque de réactivité des pouvoirs publics ?

Bien sûr les autres compétences de la région sont aussi à reconquérir . J’aborderai dans un autre article la question des transports -éminemment stratégiques dans l’organisation de la transition écologique et sociale- ou encore celle de l’éducation et de la culture : n’oublions pas le rôle central joué par la région au cœur des lycées.

Ce que je veux montrer ici c’est la nécessité de lier de façon étroite la politique de l’emploi et la question de la transition écologique. Pour réussir ce pari et mettre fin au tête-à-tête mortifère entre la droite et l’extrême-droite auquel nous assistons depuis 2015 au conseil régional, notre région dispose d’atouts indéniables: son histoire, faite de solidarité, de combats sociaux et surtout, de l’énergie de ses habitants et habitantes !

Citoyennes et citoyens de Lille, le 28 juin, à vous de Décider!

    
Le 31 mai dernier le collectif Décidez pour Lille soutenu par La France insoumise a lancé un appel aux listes de Martine Aubry et de Stéphane Baly pour qu’elles clarifient leurs positions sur le logement, l’écologie populaire, la démocratie locale, les services publics et l’emploi. 
Nous avons voulu que notre geste soit utile au débat de l’entre-deux-tours.  À l’opposé des échanges houleux mettant aux prises les tenants de l’ancienne majorité municipale, nous avons voulu recentrer le débat sur le terrain des idées, des programmes. 
Les Lilloises et Lillois méritent mieux que les procès d’intentions, propos outranciers et postures politiques qui nous sont proposés depuis 15 jours.  Nous n’avons pas voulu être les arbitres d’un combat de boue entre les ex-alliés d’hier.  Depuis plusieurs jours, les électrices et électeurs de gauche sont déboussolés: l’ex-élu de droite Thierry Pauchet appelle à voter Martine Aubry, tandis qu’EELV en appelle aux aux électeurs macronistes….
Les Lilloises et Lillois méritent que l’on parle à leur intelligence de citoyen et pas à leurs réflexes conditionnés d’électeur. 
Nous nous félicitons malgré tout que les listes menées par Martine Aubry et Stéphane Baly aient répondu de façon détaillée et argumentée à notre interpellation. C’est une preuve de respect adressée aux 3512 électeurs qui ont voté au premier tour pour le collectif Décidez pour Lille.
ll faut saluer la gestion de crise correcte de Martine Aubry et son équipe qui ont atténué l’impact terrible de la crise du COVID19 en organisant la solidarité dans les quartiers. Martine Aubry insiste aussi dans son courrier sur les qualités nécessaires pour gouverner une ville par temps de tempête sociale et économique, nous sommes d’accord sur ce point. Le courrier évoque également le rôle important qu’une mairie doit jouer dans le domaine de l’emploi. C’est en relocalisant celui-ci au plus proche des bassins de vie que nous préparerons un« monde d’après » plus social et écologique. 
Nous regrettons cependant vivement que le liste Lille en Commun, Lille en Confiance n’ait toujours pas pris conscience de l’importance d’un nouveau poumon vert et citoyen à Saint-Sauveur. Nous n’opposons pas nature en ville et logements. On peut transformer Saint-Sauveur en un grand lieu de vie et de nature de 19 ha tout en lançant un grand plan de construction de logements sociaux et très sociaux en partant de l’existant et en le répartissant sur l’ensemble de la métropole.  Par ailleurs, nous pensons toujours qu’il est temps de mettre à disposition des citoyens des outils démocratiques plus développés afin leur permettre de reprendre le contrôle de leur vie et de leur ville. C’est à ce prix que l’on brisera le cercle vicieux du clientélisme qui anesthésie la démocratie locale. 
La liste Lille verte 2020 conduite par Stéphane Baly développe une expertise certaine sur les questions environnementales, la question des énergies et des mobilités.  Le programme reprend la proposition d’un Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) local mais est encore frileux sur le vote de confiance à mi-mandat et sur la refonte des conseils de quartiers en  » tables de quartier » dotés de pouvoirs et compétences augmentées. Sur Saint-Sauveur, Stéphane Baly garantit un parc de 15 ha mais réserve 4 ha à des constructions. Nous le réaffirmons : les nouveaux espaces de nature en ville doivent expérimenter de nouveaux modes de gestion. C’est pour cela que le collectif Décidez pour Lille soutenu par La France insoumise soutient l’idée d’une gestion en coopérative citoyenne pour le futur grand parc Saint-Sauveur. 
L’écologie populaire ne pourra se faire qu’en incluant toutes les classes sociales. L’écologie ne peut être une « écologie de centre-ville ». Elle doit être un levier inclusif pour régler le problème de l’emploi, du logement,  de la sécurité alimentaire, de la santé.  Il n’y pas d‘écologie sans démocratie, ni de démocratie sans égalité sociale. Il n’y a pas d’écologie populaire possible sans rupture avec l’économie de marché, ou avec une société centrée sur l’argent et la consommation à outranceLes propos de Yannick Jadot, soutient de Stéphane Baly-, qui refuse de se considérer comme un opposant à Emmanuel Macron troublent de nombreux citoyens de gauche. 
Fort de ce constat, nous adressons un message solennel aux Lilloises et aux Lillois : pas une voix ne doit aller à Violette Spillebout, la candidate du pouvoir en place. Ne vous y trompez pas, elle est bien la représentante locale de M. Macron qui vous fait les poches depuis 2017, qui affaiblit les services publics , dynamite la solidarité et matraque le Peuple. Elle voudrait faire Respirer Lille, mais elle soutiendra des politiques qui étoufferont encore un peu plus les classes moyennes,  populaires, les retraité-es et les étudiant-es. Le cœur de Lille bat à gauche. Envoyez à Mme Spillebout un message clair, montrez lui que vous n’êtes pas dupes sur son véritable projet.
Comme nos concitoyens, nous jugerons sur les actes, pas sur les promesses. À cette heure, nous pensons aux habitants des quartiers populaires qui subissent le mal-logement, le chômage, les différentes formes de précarité. Nous leur adressons un message fraternel : faites-entendre votre voix le 28 juin ! Car soyez-en sûr: les électeurs des quartiers aisés iront sans hésiter voter pour défendre et faire valoir leurs intérêts. Il y a plusieurs chemins pour mettre en place la transition écologique et sociale. Nous faisons confiance à l’intelligence des citoyens pour choisir celui qui leur parait le plus cohérent, le plus solide, le plus égalitaire et le plus inclusif.Exprimez-vous et décidez-vous même. Il y urgence. 
La VIème République que nous souhaitons construire commence dans la cité.  Cette nouvelle République n’est pas celle des élus tout-puissants qui veulent faire le bien des autres malgré eux et elle n’est pas celle des consignes , des « votesbarrage » ou « vote-réflexe« . Je ne suis pas le gardien d’un troupeau . Nous n’avons pas rassemblé au premier tour 3512 Lilloises et Lillois dans le but de les amener se faire tondre dans l’une ou l’autre bergerie.  Ils agiront en citoyennes et citoyens libres, éclairé-es, émancipé-es avec comme seule boussole l’intérêt général. C’est sur cette confiance faite aux citoyens que s‘établira une nouvelle république rompant avec le clientélisme et la mise sous tutelle des individus. 
Je remercie  à nouveau chaleureusement les 3512 Lilloises, Lommois-es et Hellemmois-es  qui ont accordé leur confiance à la liste Décidez pour Lille soutenue par La France insoumise au premier tour. Les graines que vous avez semé avec vos bulletins portent en germe les combats et les débats de demain. 
J’invite les Hellemmoises et Hellemmois à soutenir le beau programme élaboré par le collectif Décidez pour Hellemmes, en votant le 28 juin pour Lucas Fournier et Gisèle Hubert. C’est la garantie d’entendre à la mairie une voix indépendante et claire s’exprimer pour défendre celles et ceux que l’on n’écoute jamais. 
Vous me trouverez toujours sur le chemin de la solidarité, de la cohérence et de l’espoir, 
Julien Poix,
ex-tête de liste du collectif Décidez pour Lille

Réponses de Martine Aubry et Stéphane Baly à la lettre de « Décidez pour Lille »

Le 31 mai la liste Décidez pour Lille a publié une lettre ouverte adressée à la liste Lille en Commun, Lille en confiance conduite par Martine Aubry et la liste Lille verte 2020 menée par Stéphane Baly.

L’objectif de la démarche? Clarifier les positions des uns et des autres afin d’éclairer la décision des 3512 électrices et électeurs qui ont fait confiance au programme porté par la liste Décidez pour Lille que j’avais l’honneur d’animer avec Elodie Cloez. Comme je m’y étais engagé, je publie ici les réponses in extenso des deux listes

Je me félicite que les réponses soient détaillées et argumentées. Je remercie les différents protagonistes d’avoir pris le temps de répondre et d’avoir compris l’importance du débat démocratique en cette période où nos concitoyens vont prendre de plein fouet la crise économique et sociale. Ils ont besoin de réponses claires pour ouvrir collectivement les chemins de notre futur.  Querelles d’égo et invectives doivent s’effacer devant la contradiction argumentée.

Oui, l’avis des électrices et électeurs de Décidez pour Lille comptera pour le second tour le 28 juin. Ils auront pour boussole l’intérêt général de Lille.

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photo Stéphane Burlot

Pour rappel les grandes lignes de notre interpellation que vous pouvez retrouver en entier dans l’article précédent de ce blog:

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille/municipales-lille-liste-decidez-lille-soutenue-france-insoumise-ne-fusionnera-pas-au-second-tour-1835862.html

 

-La Réponse de Martine Aubry pour la liste Lille en commun, Lille en Confiance: 

Chère Élodie, Cher Julien,
Nous faisons suite à votre communiqué du 31 mai et à la rencontre que nos équipes ont eue le samedi 30 mai dernier et qui s’est passée, de l’avis de tous, dans un climat d’écoute et de respect mutuels. Nous ne vous ferons pas ici le résumé exhaustif de toutes nos propositions que vous connaissez pour en avoir débattu avant le 1er tour. Nous ne vous expliquerons pas non plus, comme d’autres, que nous sommes d’accord sur tout, sinon pourquoi n’avoir pas fait d’alliance pour le 2nd tour ? Assumer les désaccords que nous avons tout autant que les convergences qui existent, c’est comme cela que nous
concevons le respect que l’on doit à votre équipe, vos militants et vos électeurs.
Nous en revenons à notre projet et à vos interrogations. Notre projet repose sur la conviction absolue qu’il ne peut y avoir de transition écologique sans justice sociale. Il se fixe pour objectif de faire de Lille, une ville de référence du mieux vivre social et écologique.

 

La crise sanitaire que nous avons traversée, et qui a éprouvé tant et tant de nos concitoyens, exacerbé des inégalités lourdes dans notre pays, et désormais la crise économique et sociale qui s’annonce ravageuse, n’ont fait que confirmer les priorités que nous nous étions fixées dans notre projet. Et d’abord celle d’assurer un égal accès pour tous à la santé et aux soins alors que dans notre ville, comme ailleurs dans le pays, nombreux sont encore celles et ceux qui ne peuvent concrètement bénéficier d’une prévention efficace, se faire soigner correctement et en particulier trouver à temps un rendez-vous abordable auprès d’un spécialiste.
Dans ce contexte, l’emploi demeure une autre de nos priorités. Nous étions, avec vous, les seuls à en parler avant le 1er tour. Nous sommes désormais les seuls à en parler au second pour défendre inlassablement l’accès à un emploi et des conditions de travail dignes pour tous, à rebours des réformes ou intentions libérales du gouvernement actuel (retraites, assurance chômage, temps de travail…). Aujourd’hui avec la récession annoncée, notre inquiétude est plus grande que jamais, notamment pour les jeunes et pour celles et ceux qui vivent dans la précarité, qui ont déjà perdu ou vont perdre leur emploi. Comment ne pas craindre que celles et ceux qui ont tenu
notre pays pendant le confinement, les caissiers, livreurs, aides-soignants, éboueurs et tant d’autres, ne soient demain les premières victimes de la crise qui commence ? Nous leur devons d’agir vite et fort pour les protéger. Nous défendons l’idée qu’aujourd’hui, il faut tout faire pour sauvegarder l’emploi et promouvoir, dans le même temps, au niveau national une refonte de l’échelle des rémunérations à la mesure de l’utilité sociale que ces métiers nous apportent.
Notre mobilisation sera totale. Il faut ouvrir toutes les pistes. Vous connaissez mon parcours personnel et mon implication forte en faveur de l’emploi et de l’insertion par l’économique. Elle est partagée par mon équipe.
Pour l’emploi, nous continuerons d’abord à promouvoir une ville en mouvement, qui encourage les créateurs, les chercheurs, les entrepreneurs, les commerçants et artisans, l’économie sociale et solidaire, bref tous les acteurs incarnant un développement économique soutenable qui allie performance économique et cohésion sociale sans freiner la transition écologique. Sans céder aux sirènes de la compétition entre territoires, Lille doit rester dynamique et ouverte. Le confinement l’a montré : la mise à l’arrêt d’une ville ou d’une économie locale ne peut durablement être la solution pour faire face aux défis de la santé environnementale ou de la santé tout court !
Pour que ce développement économique soutenable profite d’abord au tissu local, nous donnerons priorité aux activités génératrices d’emplois de proximité (production « made in Lille » sur le plan agricole et alimentaire mais pas seulement) et nous continuerons le
dispositif des circuits courts qui mettent directement en relation les chefs d’entreprise et les jeunes en recherche d’emplois ou de formation.
Cela suppose une relation de confiance avec les employeurs locaux pour établir un lien fort avec notre territoire et ses demandeurs d’emploi. Les projets, tertiaires comme industriels, commerciaux ou même touristiques et culturels, sont toujours examinés au regard de leur bénéfice sur l’emploi et l’activité économique locale.
Avec la garantie jeune, les services civiques dont nous sommes la première ville d’accueil en France, ou encore le soutien aux apprentis, nous ferons tout pour donner une chance aux plus jeunes, cette « génération COVID » dont nous partageons les inquiétudes.
Nous poursuivrons évidemment aussi l’expérimentation Territoire zéro chômeur, déjà bien engagée.
Troisième priorité : la transition écologique. Elle ne peut être différée au prétexte de la crise. Au contraire, la transition écologique doit être la matrice de la relance économique qu’il va falloir conduire très rapidement. Cette relance ne doit pas reprendre les recettes du passé, celles éprouvées après la crise de 2008 qui ont conforté les activités spéculatives. A nos yeux, la relance doit reposer sur l’investissement
écologique.
Nombreux sont les projets que nous défendons qui vont y concourir, dans la rénovation énergétique des logements (nous visons 13 000 rénovations), le soutien aux énergies renouvelables, la métamorphose paysagère que nous voulons lancer et qui fait plus de place à la nature et à l’apaisement des axes structurants et des entrées de ville.
Bien sûr, l’investissement écologique, c’est aussi le développement des transports collectifs. Nous avons défendu auprès de la MEL un nouveau schéma de transport qui améliore les réseaux et augmente l’offre avec notamment de nouvelles lignes de tramway qui desserviront, pour ce qui concerne Lille, nos quartiers populaires. Vous savez, par ailleurs, que nous partageons le principe de la gratuité des transports en commun, même si, de notre côté, nous l’envisageons de manière progressive, en 3 ans, au regard de la saturation actuelle des transports, d’abord avec les jeunes, étudiants, apprentis, et les seniors et personnes en situation de handicap sous conditions de ressources.
Enfin, le logement. Il faut d’abord rappeler qu’au début des années 2000, la ville de Lille subissait un large déficit de logements disponibles.
Nous avons rattrapé notre retard même s’il reste à faire. Nous continuerons à nous battre pour des logements de qualité, écologiquement performants, adaptés aux besoins des familles, et surtout abordables. Dans la Métropole, qui mieux que Lille a pris sa part dans le soutien au logement social, à la fois en termes de rénovation et de production, notamment à travers les projets de renouvellement urbain qui ont considérablement changé le visage de nos quartiers sans chasser les classes populaires ?
Nous maintiendrons notre cap : encadrement des loyers privés qui bénéficiera d’abord aux étudiants logés dans le privé ; objectif de 30 % de logements locatifs sociaux et 10 à 15 % de logements en accession abordable à la propriété dans tout nouveau projet ; développement de l’Organisme Foncier Solidaire, le premier en France qui garantit des prix durablement abordables grâce à la dissociation de la propriété du foncier et du bâti ; offre sociale pour les étudiants ; lutte contre l’habitat indigne, insalubre et vacant.
C’est au cœur de cette politique cohérente et volontariste, construite depuis plus de dix ans maintenant, que prendra place le projet Saint-Sauveur. Nous savons nos désaccords sur le sujet. Et nous restons surpris que vous, qui êtes attachés comme nous à la justice sociale, rejetiez en bloc un projet qui permettrait pourtant à la fois d’améliorer l’offre de logements sociale et abordable en cœur de ville plutôt que d’inciter des familles modestes à devoir s’éloigner toujours plus des centres villes, d’augmenter en même temps la surface d’espaces de nature grâce au parc de la Vallée prolongé par la tranchée ferroviaire et d’offrir de nouveaux services publics de proximité aux Lillois.
C’est un projet équilibré pour un quartier qui sera bas-carbone, avec notamment les boucles de chaleur, et qui surtout, en reconvertissant une friche recouverte à 80 % d’une dalle de béton d’un mètre de profondeur, est la meilleure réponse aux dégâts causés par l’étalement urbain et la consommation des terres agricoles.
Saint-Sauveur est né d’une longue concertation, commencée en 2013, qui a réuni plusieurs centaines de Lillois. Il a évolué au fil des échanges. Il peut encore évoluer.
Car, pour finir, la démocratie locale sera notre boussole pour mener à bien nos priorités. Nous savons que vous y êtes tout autant attachés, même si nous divergeons sur certaines modalités comme le vote de confiance à mi-mandat.
La participation citoyenne est difficile à construire. Beaucoup s’en détournent, comme l’abstention le rappelle. Trouver les nouveaux outils qui donnent à tous l’envie d’agir pour que les décisions collectives ne reposent pas toujours sur le même noyau de personnes intéressées, est une ambition solidement ancrée pour nous.
De la simple information par la municipalité au portage de projets par les citoyens eux-mêmes, en passant par la consultation et la concertation,
nous sommes ouverts à toutes les formes de dialogue et de décision, y compris le référendum local et le droit de pétition locale.
Outre le Haut conseil pour le climat que nous proposons d’officialiser et les actuelles instances de démocratie participative dont nous voulons renforcer les moyens, le budget participatif, que nous avons mis en place au cours du dernier mandat, sera augmenté et doublé d’un budget réservé aux projets des enfants.
Ateliers collaboratifs, urbanisme transitoire et/ou participatif, émergence d’un laboratoire urbain, principe du double appel à projet (un appel à projet citoyen pour définir le cahier des charges suivi d’un appel à projet auprès des professionnels pour le concrétiser), démocratie en ligne associée à l’inclusion numérique … : nos idées nouvelles sont nombreuses et ne demandent qu’à être testées !
Nous voulons associer et consulter toutes les forces vives, associatives, citoyennes et politiques – car nous ne pensons pas comme d’autres que les partis sont inutiles – dans nos actions futures.
Face à une crise qui s’annonce dure et douloureuse, croyez bien que nous sommes absolument mobilisés pour poursuivre la transformation sociale de notre ville, y maintenir la solidarité grâce, entre autres, au formidable tissu associatif lillois, défendre l’emploi partout, réussir ensemble la transition écologique, tout en ne perdant rien de l’élan que nous avons donné à Lille ces dernières années.Recevez, Chère Élodie, Cher Julien, l’assurance de notre amitié.

Martine Aubry, Parti Socialiste
Karine Trottein, Parti Communiste français
Marie-Pierre Bresson, Liberté Écologie Fraternité
Jacques Richir, Centre
Arnaud Taisne, Parti Radical de Gauche
Anissa Baderi, Mouvement des Citoyens

 

-La réponse de Stéphane Baly pour la liste Lille verte 2020: 

LETTRE OUVERTE À JULIEN POIX ET ÉLODIE CLOEZ
ET AUX FORCES VIVES DE DÉCIDEZ POUR LILLE ET DE LA FRANCE INSOUMISE

Chère Élodie, Cher Julien,
Cher·e·s camarades,
Le 31 mai, vous avez fait connaître votre position pour le second tour des élections municipales.
Votre décision, qui fait primer vos engagements et vos combats sur vos « intérêts partisans », vous honore. Elle est infiniment respectable. Vous en appelez donc à notre positionnement afin de permettre à vos électrices et électeurs, et
aux abstentionnistes plus nombreux encore, de faire un choix en conscience pour ce second tour. Avant tout, et comme nous avons déjà eu l’occasion de vous le dire, la porte sera toujours ouverte pour travailler ensemble : au service de Lille, Lomme, Hellemmes et ses habitant·e·s, au service d’un projet de justice, d’émancipation et de protection de nos communs. Nous ne mésestimons pas votre ancrage social et politique, l’écho que vous rencontrez, notamment dans les quartiers populaires, et l’expertise qui est la vôtre. Il est aussi pour nous une évidence qu’Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis, en tant que députés, seront des partenaires privilégiés. La transition sociale et écologique nécessite d’actionner des leviers à tous les niveaux. Et si les villes peuvent être en avance dans leurs actions, nous ne saurions agir efficacement sans de nouvelles lois de la République et des relais nationaux puissants. Maire, Stéphane Baly s’engage ainsi à collaborer aussi régulièrement que nécessaire avec vos parlementaires. Croyez bien que nous y plaçons des perspectives politiques qui dépassent la simple courtoisie républicaine.

Nous partageons nombre de valeurs et de mobilisations. Il n’est pas étonnant que le projet Lille Verte 2020 converge ainsi sur beaucoup de points avec celui de Décidez pour Lille. Stéphane Baly, en notre nom, a plusieurs fois expliqué que notre ambition est de rouvrir les portes du Beffroi aux Lillois·e·s. Vous défendez le RIC, nous le défendons aussi. C’est une priorité. Nous nous engageons à la révision de la composition et du fonctionnement des conseils de quartiers. Ils doivent être plus ouverts, plus vivants et le socle d’une action publique populaire en proximité.
Nous proposons en outre la création d’un conseil citoyen européen et international pour donner une voix à la population étrangère en général. Cela n’est pas du ressort municipal, mais notre combat commun pour le droit de vote des résident·e·s étranger·e·s est ancien ! Nous créerons une assemblée citoyenne du temps long, pour donner une voix à la nature et aux générations futures. Ces dispositifs seront cependant insuffisants sans une action transversale et de long terme pour redonner du pouvoir d’agir aux citoyen·ne·s. La diversité, le renouvellement et l’implication des
membres de toutes les instances participatives sont un objectif permanent. Donner une vraie importance au budget participatif est indispensable pour que davantage de projets et de plus grande ampleur puissent se réaliser à l’initiative des habitant·e·s : nous le triplerons. Les conférences de consensus citoyennes, qui ont fait leur preuve, sont également importantes pour prendre en compte l’expertise citoyenne et prendre soin de nos communs. Enfin, le soutien aux associations d’éducation populaire est primordial. Sans trajectoires d’émancipation, le corps social se sclérose.
Parce que nous croyons en ces instruments dynamiques de démocratie locale et de citoyenneté, parce que nous sommes résolument engagés pour l’éthique et la transparence de l’action publique, nous ne sommes pas favorables au vote de confiance à mi-mandat et à la révocation des élu·e·s. Paradoxalement, ce serait toutes les faiblesses de notre démocratie représentative qui seraient amplifiées, avec une focalisation sur les conseils municipaux et le conseil métropolitain, sans rien résoudre des dysfonctionnements inhérents aux institutions de la Ve République.
Notre philosophie est de mettre toute notre énergie pour développer l’esprit critique des
Lillois·e·s, pour leur permettre d’agir, pour garantir la transparence des processus de décision, pour associer les habitant·e·s à toutes les étapes des projets structurants. Ce sont les meilleurs contre-pouvoirs citoyens !
Vous nous interpellez également sur le logement : sur ce point, nous faisons le choix d’un
changement des politiques menées jusqu’ici. Rénover plutôt que construire, c’est défendre une certaine idée de la sobriété, mais c’est surtout prendre acte de la priorité absolue à donner à la lutte contre la précarité énergétique, contre les logements vétustes voire insalubres, les logements inadaptés. C’est favoriser une reconnaissance des métiers, un développement des emplois d’avenir, non délocalisables grâce à la rénovation énergétique et les énergies renouvelables. En faisant cette proposition, nous affirmons l’indispensable réorientation des moyens, humains comme financiers, de notre ville, pour que les Lillois.e.s bénéficient de logements sains, confortables et économes. Nous voulons également réorienter l’effort de construction vers les besoins les plus criants : logements familiaux, logements étudiants à coûts maîtrisés, logement pour les personnes qui n’en ont pas. Nous fixons un objectif de 30 % de logements sociaux à Lille contre 24 % actuellement. Il est aujourd’hui totalement obsolète de vouloir bâtir des milliers de mètres carrés de bureaux avec le développement du télétravail et le nécessaire rééquilibrage des territoires. Avec la crise que nous traversons, l’immobilier d’entreprise va de surcroît reculer. C’est autant d’espaces à
réinvestir pour le logement des habitants, en particulier le logement très social. Enfin, nous lutterons contre les logements vacants. Il y a des milliers de logements mobilisables pour les plus fragiles dans notre ville ! Il faut casser la spéculation de certains sur le logement.
Nous affirmons que doit cesser cette embolie constructrice qui cherche à ramener toujours plus d’habitants et d’activités dans notre ville. Nous croyons à la coopération des territoires, pas à la concentration et la compétition.
Ceci nous amène à Saint Sauveur, et par extension à l’ensemble des grands projets immobiliers actuellement en gestation au sein de notre ville : Forum-Agora, RHD2, Metropolitan Square…

Offrir de grands espaces de nature et de respiration aux Lillois.e.s est une priorité. Nous devons réaliser un second poumon vert pour Lille à Saint-Sauveur. Notre position est très claire : 15 hectares de parc et 4 hectares sur lesquels les seuls bâtiments envisageables sont à forte utilité sociale (médiathèque ? logement étudiant ?). Sur ces 4 hectares, nous n’imposerons rien. Grâce à la mobilisation des associations aujourd’hui et demain grâce à la conférence citoyenne, ce sera ainsi le laboratoire citoyen d’une ville renaturée, qui protège, préserve, répare les liens entre les habitant·e·s et fasse de la biodiversité, de l’air, du climat, du bien être, les déterminants de l’action
publique.
Le devenir de la friche Saint-Sauveur s’inscrit ainsi dans une démarche globale. Ce sont 10 grands lieux de nature qui seront créés, étendus ou requalifiés entre 2020 et 2026, ce seront des continuités végétales sur les grands axes. Ce seront aussi 10 cœurs de ville apaisés (zones piétonnes, dont la Grand’Place au cœur d’un large secteur de 50 hectares, davantage d’installations sportives, de bancs et de toilettes publiques). Le périphérique sud sera transformé en boulevard urbain et recouvert en partie. A Lille-Sud, 17 % des enfants sont asthmatiques, soit 10 points de plus que la moyenne. C’est insupportable !
Il n’y a pas de justice environnementale sans justice sociale.
C’est pourquoi, parmi nos engagements figure comme dans votre projet la gratuité des transports publics en 2025, au plus tard en 2030 (il nous faudra trouver une majorité politique à la MEL : nous aurons besoin de tous les soutiens !). Dans le contexte de crise économique et sociale aggravée par la crise sanitaire du coronavirus, nous proposons qu’une première tranche de gratuité pour les personnes aux revenus les plus modestes soit mise en place dès la rentrée scolaire 2020.
Partout en France, et depuis toujours, les écologistes ont été en pointe dans le combat pour le retour en gestion publique de ce bien commun qu’est l’eau. Les exemples existent (Grenoble, Lacs de l’Essonne…) et montrent que c’est possible. Cela permet d’agir autrement, en particulier pour la tarification sociale et la gestion écologique de cette ressource vitale.
Nous devons désormais systématiquement mesurer l’impact écologique des grands projets municipaux et métropolitains. Dans notre cité, c’est le budget climatique, qui croise indicateurs carbone, de santé et de nature, très analogue à la « règle verte », que nous avons obtenu à la Métropole Européenne de Lille, qui doit s’imposer pour guider les décisions et devenir la référence
de toutes nos politiques publiques, et nous permettre ainsi de rendre compte aux habitant.e.s de notre action.
En toute franchise – et sur les sujets clés comme la démocratie locale, le logement pour les étudiants et les plus précaires, le devenir de la friche Saint-Sauveur, la place des mobilités actives,, le refus de la marchandisation de notre ville, la vidéosurveillance – nous ne comprenons pas comment nous pouvons être mis dos à dos avec le projet et les pratiques de Martine Aubry.
Vous le dites vous-mêmes, votre objectif c’est « une alternative à la majorité municipale
actuelle ». Julien Poix redoutait que nous ne prenions pas nos responsabilités : nous les avons prises. Et nous sommes désormais la seule liste en mesure de proposer cette nécessaire alternance.
Les habitant·e·s de Lille, Lomme et Hellemmes sont prêt·e·s à construire le monde de demain.
Chaque jour, nous les rencontrons, vous les rencontrez. Chère Élodie, cher Julien, cher·e·s camarades, qu’attendez-vous pour œuvrer, à nos côtés, au changement dont notre ville à tant besoin ? Urgence climatique, urgence sociale : dans six ans, il sera trop tard. En vérité, qu’apporterait un quatrième mandat de la maire sortante à Lille sinon la poursuite de ce que vous voulez, ce que nous voulons, voir changer ?
A bientôt !
Bien sincèrement,
Stéphane BALY, tête de liste Lille Verte 2020
Stéphanie BOCQUET, deuxième de liste, EELV
Faustine BALMELLE & Laurent PERIN, Génération.s
Xavier BONNET, Génération Écologie
Sven FRANCK, Volt
Frédéric LAROCHE, DiEM25
Véronique DELEPLANQUE, tête de liste Lomme Verte 2020
Simon JAMELIN, tête de liste Hellemmes Verte 2020

Municipales à Lille: Entre la lutte des places et l’Avenir en Commun, nous avons choisi.

Le collectif Décidez pour Lille soutenu par La France insoumise tient à remercier les 3512 citoyen·ne·s qui ont fait le choix de la cohérence, de l’indépendance et de la solidarité lors du premier tour de des élections municipales à Lille. Un grand merci également aux citoyennes et citoyens de Lille qui sont devenus des « décideuses » et des « décideurs » pour leur immeuble, leur rue, leur quartier, leur ville. Toutes et tous ont mené une très belle campagne de terrain, avec des milliers de portes ouvertes, des dizaines de réunions dans les quartiers de Lille, de banquets, de présence sur les marchés et dans les mobilisations sociales. Nous sommes fiers d’avoir semé des graines de dignité et d’espoir Néanmoins nous regrettons que le 1er tour de ces élections municipales ait été maintenu dans des conditions sanitaires risquées et que le second tour se tienne dans un contexte toujours difficile pour nombre de nos concitoyen·ne·s, sans qu’une réelle campagne de terrain puisse avoir lieu. Nous serons donc particulièrement vigilants aux conditions de sécurité sanitaire adoptées pour ce second tour. Les suffrages rassemblés le 15 mars dernier, bien qu’il ne nous permettent pas de nous maintenir dans cette élection, nous donnent une responsabilité importante. En cette période de crise sanitaire, sociale, et désormais économique, la violence des inégalités s’est accrue. Les errances de la gestion de crise au niveau national ont laissé les élus locaux livrés à eux-même.

Nous appellons tout d’abord les Lilloises et les Lillois à envoyer un message clair à Mme SPILLEBOUT, candidate de M. MACRON et de La République en Marche. Après des années de démantèlement des services publics et d’appauvrissement des Françaises, les citoyen·ne·s de Lille ne tomberont pas dans le mirage brumeux du macronisme local. Les Lilloises et les Lillois veulent des politiques de solidarité qui répondent aux urgences sociales, économiques et écologiques. Nous le disons donc haut et fort : pas une voix ne doit aller à Mme. SPILLEBOUT !

Durant la campagne nous avons rappelé à plusieurs reprises que notre objectif était de travailler à la construction d’une alternative à la majorité municipale actuelle. Cette responsabilité est aujourd’hui d’autant plus grande du fait de la dureté de la crise qui frappe les Lilloises et les Lillois. Sollicités cette dernière semaine par la liste Lille Verte 2020 de Stéphane BALY ainsi que par la liste Lille en Commun, Lille en confiance de Martine AUBRY pour des rencontres, nous nous y sommes rendus pour leur exposer notre vision des choses : nous entendons rester un acteur du débat municipal jusqu’au 2nd tour mais également au-delà. Notre mission est d’aider les Lilloises et Lillois qui ont voté pour notre liste et les abstentionnistes encore nombreux, à faire un choix pleinement éclairé. Ainsi, lors de ces rencontres, nous avons appelé Stéphane BALY et Martine AUBRY à se positionner publiquement sur les mesures qui constituent notre colonne vertébrale, les boussoles de notre engagement. Les sujets suivants ont ainsi été évoqués :

– La question de la démocratie et du changement de mode de gouvernance avec la mise en place du RIC, le vote de confiance à mi-mandat, la révocation des élus, la transformation des  conseils de quartier en « tables de quartier » ouvertes sans cooptation à tous ainsi que les « mairies ouvertes » sur le modèle de Mexico.

– La question du logement digne avec la réquisition des bâtiments vides, l’arrêt de la construction de bureaux, le développement du logement étudiant public et l’intégration de 70% de logements sociaux dans les nouvelles opérations immobilières.

– La question de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme avec en particulier la question de la friche Saint-Sauveur où nous continuons de défendre la création d’un grand parc de 19ha non construits géré en coopérative citoyenne.

-La question des biens communs (transports gratuits, régie publique de l’eau, cantines gratuites …) Lors de ces discussions, Stéphane BALY n’a pas affiché la volonté de construire une majorité alternative sur des bases programmatiques communes. Tout comme pour Martine AUBRY, la question de l’aménagement de la friche Saint-Sauveur en grand parc urbain reste un point de blocage. Sur la question de la démocratie locale et de sa transformation, les échanges avec les deux listes n’ont pas abouti sur un consensus au sujet des nouveaux outils démocratiques que nous proposons pour la prise en main de la ville par les habitants et l’émergence de contre-pouvoirs citoyens.

Nous regrettons que EELV et le PS, les deux partis de la majorité municipale sortante, aient choisi de se livrer à l’habituelle tambouille politique où la lutte des places fait rage. Alors que l’abstention n’a jamais été aussi forte, que le contexte actuel nous oblige à entamer un bifurcation radicale dont la commune peut-être le premier échelon, ceux-ci ont préféré les discussions d’arrière-boutique. Si nous n’attendions rien de Martine AUBRY, qui même si il faut lui reconnaitre la bonne gestion de la crise sanitaire, reste en désaccord profond avec de nombreuses mesures de notre programme, nous regrettons cependant que Stéphane BALY n’ait jamais posé les bases d’une alternative politique claire à la majorité actuelle. Encore plus dans la situation actuelle, l’intérêt général doit primer sur les intérêts partisans.

Par conséquent, après en avoir collectivement discuté, le collectif Décidez pour Lille soutenu par La France insoumise estime que les conditions politiques ne sont pas réunies pour participer à une quelconque fusion de liste. Nous continuons à demander à ce que les listes conduites par Stéphane BALY et Martine AUBRY se positionnent publiquement sur les point importants de notre programme. Le débat ne peutêtre confiné dans les bureaux des états-majors politiques, il doit avoir lieu publiquement.

Avec Elodie Cloez, nous nous exprimerons plus longuement avant le 28 juin pour faire le bilan de la campagne du second tour et présenter aux Lilloises et aux Lillois le résultat des positionnements pris par les autres listes sur les propositions que nous avions portées au premier tour.

Pour le collectif Décidez pour Lille,

Julien POIX

Déconfinement: les propositions de Décidez pour Lille et de la France Insoumise

 

Notre pays doit faire face depuis plusieurs semaines à une situation sanitaire grave. Les soignants, personnels de santé, salariés de la grande distribution, agriculteurs qui continuent à tenir à bout de bras le pays malgré la défaillance du gouvernement Macron/Philippe doivent recevoir toute notre reconnaissance et notre fraternité.

IMPROVISATIONS, MENSONGES AU SOMMET DE L’ETAT: #PlusJamaisCa! 

Le collectif Décidez pour Lille soutenu par la France Insoumise ne veut pas qu’à l’avenir les professionnels de santé, les citoyennes et citoyens revivent ce cauchemar éveillé. Il faut dès à présent un plan pour remettre au cœur de la cité l’humain.

Le meilleur antidote à la crise ? La solidarité et les services publics. Le collectif Décidez pour Lille soutenu par La France insoumise continue à se mobiliser durant la crise. En se mobilisant au travers d’associations, en confectionnant des masques, en assurant la continuité des services publics, les membres du collectif restent des acteurs de la cité et de la solidarité. La crise sanitaire que nous traversons met en lumière les défaillances des politiques menées depuis plus de 20 ans en France. La libre-concurrence a été favorisée au détriment de la solidarité, l’enrichissement de quelques-uns l’a emporté sur l’égalité sociale, les intérêts privés sur les services publics. Beaucoup de nos concitoyens ont pris conscience que les services publics, et en particulier celui de la santé, sont un bien commun précieux : c’est le patrimoine de celles et de ceux qui n’ont rien. Les villes sont en première ligne de la gestion de crise. Elles sont le premier niveau où doit se reconstruire la solidarité. Le collectif Décidez pour Lille met en partage les propositions suivantes pour planifier et gérer l’après-confinement, décidé arbitrairement par le président Macron, et construire une ville plus égalitaire, plus solidaire.

Notre plan de déconfinement pour Lille: https://www.decidezpourlille.fr/images/programme/v3.pdf

ET AU NIVEAU NATIONAL? 

Une planification nationale est bien évidemment nécessaire pour rélocaliser nos industries, rebâtir l’hôpital public ou créer un pôle public du médicament en France. C’est pour cela que la France Insoumise et son groupe parlementaire proposent de nombreuses solutions issues de la réactualisation du programme « L’Avenir en Commun » porté par Jean-Luc Mélenchon en 2017.

PlusJamaisCa-Mobilisation-Sanitaire

Voici nos 11 urgences : https://lafranceinsoumise.fr/2020/03/20/coronavirus-11-mesures-durgence/

Le plan de déconfinement national de la France Insoumise: https://lafranceinsoumise.fr/2020/04/27/coronavirus-planification-du-deconfinement-propositions-du-groupe-parlementaire-lfi/

Les groupes parlementaires de la France Insoumise, à Paris comme à Bruxelles se mettent au service de l’intérêt général du Peuple Français. C’est dans cette perspective que nous avons déposé à l’Assemblée Nationale deux propositions de loi importantes:

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SAINT-SAUVEUR: LILLE ETOUFFE, REVENONS A LA RAISON!

🌳🏡La nouvelle enquête publique sur la Friche Saint-Sauveur à Lille est close: : retrouvez la contribution collective de la France Insoumise au débat. Lille étouffe, il est grand temps de revenir à la raison: taux de particules fines démentiels, 10m2 d’espaces verts par habitants, des milliers de m2 carrés de bureaux vides construits pour satisfaire au dogme de l’attractivité urbaine, un parc de logements sociaux qui se dégrade et une gestion à l’échelle métropolitaine qui pose question… On dénombre 8000 logements vides à Lille!
📝En partant de l’expertise citoyenne on peut concilier la recherche d’une qualité de vie meilleure et le besoin primordial d’un logement digne et accessible pour tous. On ne peut pas construire la ville contre ses acteurs du quotidien: les habitant-es.
⬇️Merci pour vos commentaires et retours! photo_2019-03-08_13-51-10photo_2019-03-08_13-51-11photo_2019-03-08_13-51-10 (2)photo_2019-03-08_13-51-09 (2)photo_2019-03-08_13-51-09

De l’argent il y en a … donnons des moyens à l’État!

A travers tout le pays le Peuple reprend l’offensive. Partout les mobilisations se multiplient.  Quel est leur point commun ? Elles sont avant tout guidées par un intérêt supérieur à tous les égoïsmes particuliers : celui de l’intérêt général. Macron en accélérant le rythme des attaques en règle contre les biens communs (éducation, retraites, transports publics) a dévoilé sa stratégie : celle d’un démantèlement méthodique de toutes les solidarités.

Mais des signaux positifs sont bien décelables : la détermination tranquille des cheminots, le courage des étudiant.es frappés par la répression, la « grève joyeuse » des salarié.es de Carrefour… Nombreux sont celles et ceux qui retrouvent le goût de la lutte en ce printemps 2018.

Complémentaires des journées de mobilisations initiées par les syndicats, de nombreux appels citoyens et militants émergent pour favoriser au rassemblement dans la lutte. Ainsi le 14 avril, à Marseille et à Lille (14h30 Gare Lille Flandres), des « fêtes à Macron régionales » auront lieu. Elles font office d’ « apéro » avant la manif « pot-au-feu » qui aura lieu le 5 mai à Paris.

Et vous ? Où serez-vous le 14 avril ? Le 19 avril ? Le 5 mai ?  Vous manquez encore de raisons pour entrer dans la danse ? La hausse de la CSG, le dispositif ParcourSup, la Loi travail XXL Macron/Pénicaud, la politique de la matraque portée par Collomb, la privatisation de la SNCF, le gel des salaires vous ont laissés de marbre ?

Allez, s’il fallait encore vous convaincre de la tartufferie des politiques actuelles, voici un dernier exemple glané au fil des luttes !

–          De l’argent il y en a…

Un sujet trop rarement évoqué par ceux qui pourtant se revendiquent de « la bonne gouvernance » et qui se complaisent dans la chasse aux « déficits budgétaires » : celui de l’administration fiscale. Lorsque l’on creuse un peu le dossier, on se retrouve vite face à un sommet de tartufferie et à un scandale d’Etat.

On a entendu récemment bruisser les rangs de la République En Marche sur la « nécessaire lutte contre la fraude ». Mais l’Etat a-t-il encore les moyens de ses politiques en matière de lutte contre la fraude fiscale ? Le constat est terrible. Le ministère de l’économie et des finances a été le plus saigné de tous. Depuis 2003 il a perdu 25% de ses effectifs soit près de 40 000 emplois (dont 1200 suppressions dans le seul département du Nord).

Cet affaiblissement des directions des finances a une conséquence directe sur le budget de l’Etat : le taux de recouvrement de l’impôt sur le revenu diminue. La faute à des équipes réduites à la hache par les politiques d’austérité et à l’informatisation systématique des procédures liées à l’impôt.

Dorénavant, la collecte de l’impôt sera déléguée à l’employeur du fait de la mise en place du prélèvement à la source. Cette mesure présentée comme porteuse d’économies et de clarification va au contraire accroitre le manque à gagner fiscal pour l’Etat.  Au final c’est de 1 à 2 milliards qui échappent à l’Etat chaque année sur la perception de l’impôt.

A côté de cela, on estime que la fraude  et l’évasion fiscale soustraient au portefeuille de l’Etat près de 80 milliards d’euros par an ! Mais comment lutter efficacement contre la fraude quand les équipes de contrôleurs fondent à vue d’œil ? Leur action est désormais guidée par le souci de la rentabilité : Elle sont souvent contraintes de travailler sur des dossiers rapidement « bouclables » de citoyens lambda. Faute de temps et de moyens, l’administration voit s’échapper les gros fraudeurs qui développent des stratégies de contournement de l’impôt très longues à être déconstruites. Les fraudeurs en col blanc savent jouer des armes juridiques pour gagner la guerre de guérilla qui les opposent à l’Etat : N’y a-t-il pas un délai de prescription fiscale de 3 ans toujours en vigueur en ce qui concerne la TVA et les impôts directs ? Il n’est par ailleurs pas rare de voir certains entrepreneurs peu scrupuleux domicilier leur entreprise dans un département, leurs stocks dans un autre et leur domicile… à l’étranger pour « gruger » l’administration fiscale. Le manque de personnels et de connexions entre les services rend dès lors toute action impossible. Situation assez édifiante qui montre que l’Etat et les fraudeurs fiscaux ne luttent pas à armes égales : tandis que les effectifs de l’administration fiscale baissaient de 25% ceux des cabinets d’avocats-conseil fiscalistes augmentaient de 20% !

cgt finances

–          Réarmons les fonctionnaires des finances publics.

Un contrôleur des impôts exprimait récemment le désarroi dans lequel était plongé nombre de ses collègues. On leur demande de combattre la fraude fiscale avec un pistolet à bouchon. Jugez par vous-même : dans certains services des finances on en est rendu à sélectionner les courriers qui seront envoyés en recommandés ou en service normal pour faire des économies de fonctionnement ! C’est la politique du court-terme : priorité à l’affaire qui rapportera le plus vite. Les gros poissons passent ainsi une fois de plus à travers les mailles du filet.

A ce tableau bien triste, on pourrait ajouter la dislocation du réseau des trésoreries : seul conseil pour les maires ou les collectivités locales, 10 sont encore menacées de fermeture ou touchées par des suppressions de postes.

Il faut un plan ambitieux pour redonner leur force de frappe aux directions des finances publiques.
Il s’agit de questionner l’informatisation systématique des procédures fiscales. L’informatisation doit être un outil au service de l’humain et pas une arme pour élaguer les effectifs de contrôle.

Quelles mesures phares pourraient apparaitre dans  une politique de reconquête fiscale ambitieuse ? Il faudra en premier lieu démanteler la Bastille de la fraude et de l’évasion fiscale. La France Insoumise propose ainsi une taxation différentielle qui soumettra chaque citoyen français aux impôts français quel que soit son pays de résidence. Pour systématiser les contrôles il faudra renforcer et créer de nouvelles équipes d’intervention et augmenter les effectifs  des Douanes. Les entreprises seront obligées quant à elle de déclarer leurs bénéfices pays par pays : ils seront ainsi taxés dans le pays où ils ont été réalisés.

Enfin, il faudra revenir à une vraie justice fiscale, condition indispensable du consentement à l’impôt. C’est pourquoi la pierre angulaire de la réorganisation fiscale sera un retour à une plus grande progressivité de l’impôt : on passera de 5 à 14 tranches d’impôts.

Macron en désarmant les fonctionnaires des finances fait le jeu des puissants et des fraudeurs en col blanc.  SI vous en avez assez de cette injustice – une de plus parmi tant d’autres !- cela vous fait une bonne raison de rejoindre le mouvement qui grandit dans les rues de France.

Et que la fête (à Macron) commence !

fête à Macron

https://www.facebook.com/LaFeteAMacronLille/

Faire la Révolution fiscale : https://laec.fr/section/36/faire-la-revolution-fiscale

Simuler vos impôts avec le programme « L’Avenir en Commun » : https://impots.lafranceinsoumise.fr/

La Révolution fiscale : https://www.youtube.com/watch?v=EX6AsjL9CKk

 

De l’archipel des luttes à l’unité du Peuple

Depuis plusieurs mois, avec l’espace des luttes de la France Insoumise, nous multiplions les rencontres avec les associations, les syndicalistes, les citoyens qui s’organisent contre la résignation ambiante. Ces rencontres sont des temps très forts : elles dessinent la cartographie impressionnante des secteurs attaqués par les politiques libérales. C’est aussi une cartographie qui fait émerger une multitude d’îles, de poches, d’espaces de résistance. De ces foyers de lutte qui couvent, on sent que peut naître l’étincelle qui embrasera la plaine. Car les salarié.es de ce pays sont à bout. Autour de nous, ça craque de partout!

Deux exemples que je souhaite ici développer en quelques lignes : Celui des AESH (Accompagnant.es d’élèves en situation de handicap) et le cas des étudiant.es orthophonistes. Deux catégories professionnelles discrètes mais passionnées par leur métier. Deux secteurs qui ne sont pas souvent à la une de la chronique sociale et pourtant… Leur situation est très préoccupante.

-AESH et AVS (Assistant.es de vie scolaire): les soutiers de l’éducation nationale.

AESH

Ils et elles sont présent.es dans nos écoles, nos collèges et lycées. Ils font partie depuis plusieurs années du paysage scolaire et des équipes éducatives. Vous les connaissez sans doute : ils accompagnent au quotidien des élèves pour les aider à avancer sur le chemin de la réussite.  Le saviez-vous ? Les AESH recrutés par le rectorat doivent attendre près de 6 ans pour obtenir un CDI. Et au final, nombreux sont celles et ceux qui tombent de haut une fois le « Saint-Graal » obtenu : le temps partiel est imposé, ils travaillent souvent 30h payées 27 pour des sommes qui oscillent souvent entre 600 et 900 euros.

Point de formation digne de ce nom pour les AESH. On prend sur les heures d’accompagnement pour leur en donner un semblant.

Les AESH sont les précaires de la République. C’est encore plus honteux car c’est l’Etat qui entretient cette précarité : n’est-il pas censé l’endiguer et la combattre par l’action publique ? L’académie de Lille compte 3 674 AVS en contrats aidés de 18 mois et 2 445 AVS-AESH, embauchés par l’Éducation nationale. Impossible pour ces femmes et ces hommes d’obtenir un prêt pour un acheter une maison, une voiture, difficulté à joindre les deux bouts… Comment dès lors accomplir avec sérénité une tâche éducative énergivore ?

600 AVS et AESH se sont regroupés et organisés pour défendre leur droit à la dignité, à une juste rémunération et à une formation de qualité.

-Orthophonistes dans le secteur public : une espèce en voie de disparition ?

Avoir accès aux services d’un.e orthophoniste à l’hôpital public est déjà un parcours du combattant. Beaucoup de postes n’y sont plus pourvus par manque d’attractivité. Et pour cause : malgré le passage de la formation au grade de master en 2013, les orthophonistes du public sont toujours payés au niveau bac +2 ! Les orthophonistes de l’hôpital gagnent ainsi 50 euros de plus que le SMIC en débutant et n’atteignent 2000 euros qu’après 14 ans d’ancienneté ! Leur rôle est pourtant capital : après un AVC si la prise en charge est rapide  au niveau de la rééducation, le patient récupère plus vite. Autre argument qui devrait pourtant plaire aux libéraux: la précocité de la prise en charge en ce qui concerne la rééducation post-AVC,  la démence précoce, ou la néo-natalité fait baisser le coût sur le long terme pour le système de santé.

La Fédération Nationale des orthophonistes interpelle les gouvernements successifs depuis des années sur la précarisation accélérée de la profession. Des dizaines de courriers, d’interpellations élus, de questions écrites ou orales sans réponse des différents gouvernements. Le silence est assourdissant. Pourtant, M. DUSSOPT et Mme GOURAUD aujourd’hui au gouvernement PHILIPPE avaient appuyé les revendications des orthophonistes dans le passé… Auraient-ils subitement oublié leurs engagements en faisant allégeance à Macron ? Le 29 mars, c’était « journée orthophonie morte » : le cri des professionnels de l’orthophonie aura-t-il été entendu ?

-Le rôle de l’espace des luttes : Jeter des ponts pour unifier l’archipel des mobilisations sociales

L’espace des luttes se donnent une mission : mettre cet archipel, cette mosaïque de luttes en connexion, offrir une plate-forme d’échanges et de convergence.

Depuis son élection en mai 2017, Emmanuel Macron a lancé une vaste offensive contre le droit du travail, les services publics, les retraité.es, les étudiant.es, les chômeurs et les salarié.es. A marche forcée, Macron sabre méthodiquement le droit du travail, refuse le dialogue et conduit le Peuple à l’éclatement : les précaires s’opposent aux précaires, les « assistés » sont stigmatisés, les instincts et les égoïsmes individuels sont attisés par l’exécutif afin d’instiller entre les Français le ferment de la division.

Nous ne sommes pas résignés à voir les solidarités se déliter. Notre responsabilité de citoyennes et de citoyens nous conduit à nous rassembler. Nous sommes cette grande majorité regroupée autour d’un étendard : l’intérêt du Peuple.

Les salarié.es, les cheminot.es qui luttent à cette heure ne le font pas pour eux-mêmes. Ils ne bataillent par pour leur statut ou leurs prétendus « privilèges ».  Leur combat est à la pointe de la reconquête des services publics.

Les étudiant.es qui se mobilisent toujours plus nombreux pour alerter contre les dangers de la sélection à l’université ont un objectif clair: garantir à toutes et à tous le droit de choisir librement ses études et sa vie.

On l’a vu, la liste est longue des secteurs professionnels où les braises sociales couvent. Jamais pourtant il ne s’agit de luttes corporatistes : toutes et tous savent qu’ils agissent pour défendre les biens communs.

L’heure est grave. Il nous faut maintenant dire stop à la régression, à la guerre sociale de tous contre tous et faire converger toutes ces luttes. Au-delà de nos catégories socio-professionnelles, de nos affinités politiques ou syndicales nous devons nous unir autour d’un objectif commun : reprendre l’initiative et mettre en échec Macron et son monde.

Citoyennes, citoyens, syndicalistes, militant.es associatifs ou politiques, nous sommes le Peuple.

Proclamons-le : Nous souhaitons porter un autre projet de société, celui du progrès humain et social. L’intérêt général, voilà notre boussole.

Le collectif AESH 59/62 : https://aeshetavscollectif5962.wordpress.com/

La fédération nationale des orthophonistes : http://www.fno.fr/ressources/fno-les-services/l-orthophoniste/

Scènes de crime

-Les truands à l’offensive

Mader Colors, Nidaplast, Stocks américains, Castorama ….Dans le Nord,  la liste des attaques incessantes contre les salariés et leurs droits ne cesse de s’allonger

Depuis septembre, les « énergies » semblent libérées, les éléments déchainés : Macron a  a assouvi les fantasmes ultra-libéraux d’un certain patronat revanchard.  « Le code du travail, voilà l’ennemi ! Le blanc-seing accordé par Macron à travers ses ordonnances a achevé de transformer le monde du travail et le « dialogue social » en Far Ouest.  On ne compte plus les cas de personnes licenciées arbitrairement et sans recours, de syndicalistes menacés verbalement, les situations de refus complet de dialogue de la part des directions. La désorganisation des « rapports sociaux » dans l’entreprise est complète, l’opacité est générale, l’impunité, totale. De ce « chaos libérateur » organisé par les ordonnances Macron, doit naitre l’harmonie. La croissance sans fin et  la relance de l’emploi sont ensuite censées suivre. Mais l’illusion a été de courte durée. Madame Pénicaud  a elle-même reconnu récemment que la dérégulation du monde du travail n’amène pas « mécaniquement » la relance de l’économie et la baisse du chômage. Trop tard. Les escrocs avaient déjà accompli leur œuvre.

Dans les entreprises citées en ouverture de ce propos, un point commun : les directions s’estiment déliées de toute obligation, de toute responsabilité morale. Elles ne jugent même plus utiles d’informer les délégués des salariés au travers des conseils d’administration sur la stratégie de l’entreprise.  Un rideau de fer est tombé sur le dialogue social et la « démocratie d’entreprise ».

Il me revient à l’esprit une image glaçante et grise : celle d’une façade d’immeuble haussmannien au cœur de Lille.  Ce bâtiment, c’est le siège de Mader Colors, fabricant de peintures qui possède le site de Mareuil dans le Pas-de-Calais (62). La liquidation est venue  à peine quelques mois après un premier plan de licenciements. A l’interrogation légitime des salariés, la direction a offert une façade fermée d’immeuble, un mur : le siège de l’entreprise avait été complètement évacué dès le matin afin d’empêcher les salariés du site de Mareuil  de remettre leur supplique en mains propres. Le désarroi était total pour ces gens à qui on refusait même la simple amorce d’un dialogue .

 

 

 

Chez Viapost, filiale de La Poste,  qui distribue les produits Nocibé et Kiabi de vente par correspondance, les délégués syndicaux appuyés par la grande majorité du personnel demande des réponses à leur direction sur la stratégie à long terme de l’entreprise. Silence radio de la direction et inquiétude sur la pérennité de l’activité. Ici les salariés naviguent à vue.

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Ce tableau brossé à grands traits peut, j’en conviens, décourager.  A quoi bon lutter face aux trucages, omissions et à l’opacité installées comme règles dans un monde du travail aux protections atomisées ?

L’espoir surgit du collectif. Refaire collectif est la première étape vers des victoires futures. Je pense par exemple à ces co-gérants des magasins Stocks américains  dans les Hauts-de-France (vêtements, jeannerie). Rien ne prédestinait les co-gérants à la lutte. Ils étaient en autonomie dans leur magasin respectif, conscient de la difficulté de leur situation individuelle mais isolés. Sous l’impulsion de gérants courageux, ils se sont réunis un samedi matin dans un magasin, derrière le rideau baissé.  Autour d’un verre et d’un paquet de chips, ils ont sorti les contrats de travail, les liasses de bulletins de salaires. Ils ont échangé, débattu, se sont engueulés et finalement, ils se sont reconnus : ils sont dans la même galère avec un contrat et des salaires précaires (300 euros de fixe par mois, le reste du salaire consiste en commission !). De cette mise en commun des problèmes de chacun a accouché une revendication commune : la requalification de leur contrat de travail.

 

Face aux multinationales ou au grand patronat qui possèdent un vaste réseau de protection de  leurs intérêts nous avons une mission cruciale : récréer du collectif, reconstruire une organisation complète d’autodéfense et de conquête sociale. S’organiser pour ne plus subir.

-La FI mène l’enquête.

Quelle est la mission de la France Insoumise dans cette réorganisation ? Nous avons la mission d’être les enquêteurs du quotidien. Lorsque nous venons en soutient sur une lutte sociale, nous sommes souvent confrontés à une scène de crime social. Il nous faut enquêter et partir à la recherche des indices, relever les traces apparentes et « suivre l’argent ». Où va en effet l’argent public offert depuis 40 ans  aux multinationales pour la relance de l’emploi ? A qui profite le crime ?

Le groupe Castorama-Kingfisher a enregistré cette année 332 millions d’euros de bénéfices. Il a touché 30 millions de CICE. Pourtant, il va délocaliser 750 emplois en Pologne.  La raison de fonds ? Optimiser le rendement des dividendes pour les actionnaires. Difficile de combattre cette « menace fantôme », cet ennemi invisible quand au quotidien on met sous le nez des braves gens tout un lot de coupables idéaux : le chômeur, l’assisté, l’étranger, le Rom, le jeune….

 

Notre travail de militant-enquêteur est de démonter le mécanisme du crime social perpétré dans nos usines, nos services publics. Nous devons enquêter et témoigner pour que continue à exister toutes ces vies brisées par le capitalisme et l’appât du profit sans limites.

La convention de la France Insoumise à Clermont-Ferrand a pris une décision importante : elle a décidé de constituer un réseau d’alerte sur le terrain des luttes sociales et écologiques. L’espace des luttes sociales sera coordonné par Danielle Simonnet et Philippe Juraver. L’objectif n’est pas de marcher devant les syndicats ou de les remplacer dans leur formidable et indispensable travail auprès des travailleurs de ce pays. Il s’agit plutôt d’amplifier, de redonner une visibilité, un porte-voix, à celles et ceux qui n’en n’ont plus.  Le groupe des 17 députés de la France Insoumise doit puiser dans ces luttes quotidiennes, l’inspiration et la motivation qui guideront son travail. Dans le Nord, c’est l’objectif que nous poursuivons avec les députés France Insoumise Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis. Ils ont en effet souhaité placer les luttes au cœur de leur engagement parlementaire

Le dialogue constant avec les syndicalistes des secteurs publics et privés, avec les lanceurs d’alerte doit aussi nous permettre de jeter les bases de nouveaux rapports sociaux. Le programme l’Avenir En Commun porte des propositions importantes pour établir enfin une véritable citoyenneté dans l’entreprise, pour créer un véritable statut aux lanceurs d’alerte, pour accorder un droit de véto aux représentants des salariés dans les conseils d’administration.

Rassembler, réorganiser, résister, c’est la mission que nous nous donnons. Construisons ensemble cet espace des luttes sociales et écologiques : un Peuple uni (et organisé) n’est jamais vaincu !

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