AMIANTE : Pour la justice et la dignité , il faut un procès !

Julien Poix, conseiller régional des Hauts-de-France

Les associations de victimes et de malades de l’amiante demandent depuis des années qu’un procès pénal soit organisé pour définir les responsabilités pénales dans le scandale de l’amiante. Plus de 2000 personnes avaient déposé une citation directe afin d’engager ce procès. Coup de tonnerre : Le tribunal correctionnel de Paris vient d’invalider la démarche. C’est une très grande déception et c’est un nouvel affront fait aux victimes et à leurs proches. La bataille judiciaire menée depuis des années est retardée par des chicanes judiciaires. Les juges estiment ici que « les victimes doivent apporter la preuve du crime ou du délit » ! Le Parquet ne joue pas son rôle en refusant de mener une enquête.  L’Etat et les acteurs économiques, se sont abrités derrière le Comité Permanent Amiante qui a joué un rôle coupable en manœuvrant pour retarder l’interdiction de l’amiante dans les années 90.

L’amiante n’est pas un problème du passé : 3000 personnes meurent chaque année des suites d’une contamination par la fibre d’amiante. Nous allons atteindre le pic des victimes en 2025. En Europe, c’est 90 000 morts par an et dans le monde, ce sont 250 000 personnes qui meurent empoisonnées par les fibres d’amiante.  Les associations ont le sentiment que l’on se joue d’eux et que l’Etat cherche à gagner du temps. C’est profondément révoltant.

Je réaffirme tout mon soutien aux associations dans leur combat pour que ce procès des responsables voit enfin le jour. L’indemnisation des victimes a été un grand pas mais il s’agit maintenant d’établir les responsabilités pénales dans ce scandale sanitaire. J’en appelle à un front politique commun pour que justice soit faite.

Pour l’honneur des personnes décédées, pour les malades actuels et pour les futures victimes, la France doit faire face à son histoire industrielle. L’Etat et les entreprises ne peuvent plus fuir sans se déshonorer davantage.

Ligne Ascq-Orchies: face à l’urgence climatique, nous ne pouvons plus attendre

La ligne Ascq-Orchies est fermée depuis 2015. C’est un dossier important pour des milliers d’habitants du versant sud-est de la Métropole Européenne de Lille. Durant la campagne des régionales, nous avions mis la réouverture de cette liaison à notre programme. J’ai rencontré récemment plusieurs maires du secteur afin de faire le point sur la situation. Suite à ce rendez-vous, j’ai écrit au vice-président de la région Hauts-de-France en charge des transports Franck Dhersin. Vous trouverez ci-dessous mon courrier.

Monsieur le vice-président Dhersin,


Comme vous le savez, la ligne ferroviaire Ascq-Orchies est fermée depuis juin 2015. En 2017, la région des Hauts-de-France a lancé l’étude d’ un projet de réouverture de la ligne avec prolongation jusqu’à l’arrêt de Pont-de-Bois à Villeneuve d’Ascq pour 2022. L’étude menée par Transamo en 2019 sur la nature de l’offre de transport concernant la future liaison a évalué le coût des 4 Scénarii entre 165 et 225 millions d’euros. Cette réflexion n’a hélas pas permis de déboucher sur du concret. Depuis, les voies et installations se dégradent lentement: chaque année perdue sans projet sérieux alourdit l’addition de l’éventuelle remise en état opérationnelle de la liaison.


En 2016, votre prédeccesseur Monsieur Darmanin s’était engagé auprès des élus locaux à s’emparer au plus vite du dossier de la réouverture. Une étude a certes bien été diligentée par la région Hauts-de-France mais depuis le projet n’avance pas. Pourtant, Les habitants et les élus du secteur appellent de leurs voeux le retour du transport en commun sur cet axe. En 2019, une étude réalisée auprès des usagers révélait qu’il y avait un besoin de mobilité important vers Villeneuve d’Ascq: 80% des 975 répondants
avaient formulé le besoin d’une liaison en transport en commun vers une station de métro de Villeneuve d’Ascq ( Pont-de-bois et Quatre Cantons). De nombreux élus locaux ont réflechi à des solutions de transport innovantes et aux besoins du territoire. Les maires de Anstaing, de Tressin, de Cysoing ainsi qu’un élu de Villeneuve d’Ascq ont écrit en octobre 2021 au Président Bertand pour solliciter une
rencontre mais n’ont hélas toujours pas eu de réponse.


Vous n’êtes pas sans savoir que le versant sud-est de la Métropole Européenne de Lille, le Pévèle et le Carembault sont des zones périurbaines en croissance depuis ces 20 dernières années. Cette croissance nécessite le déploiement de transports en commun performants, les plus à même de lutter efficacement contre l’étalement urbain, la pollution atmosphérique et la thrombose routière au sein de la Métropole Européenne de Lille et de ses abords. La ligne Ascq-Orchies est un enjeu stratégique important pour les générations futures. Le projet a toute sa place dans la réorganisation complète des transports régionaux et en particulier au sein du futur Service Express Métropolitain. Plusieurs questions se posent quant à l’offre de transport qui doit être choisie: la préférence de nombreux élus va à un mode de transport léger et innovant. Les élus locaux souhaiteraient évoquer le sujet du cadre jurifidique lié au transfert des voies existantes: où en est-on avec SNCF ? Ils désirent également aborder les dossiers de l’insertion avec la ligne Tournai-Lille, de la future maitrîse d’ouvrage et du financement du projet.


M’inscrivant dans la lignée de la démarche constructive initiée par de nombreux maires du secteur, je souhaite que vous puissiez apporter une réponse favorable à leur demande de rencontre afin qu’il soit possible avec eux et les responsables de la SNCF de relancer concrètement le dossier de la ligne Ascq-Orchies.


Je sais pouvoir compter sur votre écoute attentive, je vous prie, Monsieur le
vice-président, de recevoir l’expression de mes respectueuses salutations.

Julien Poix, conseiller régional des Hauts-de-France



Usine Rockwool : stop à l’aberration écologique et économique!

Le jeudi 19 mai lors de la commission permanente du Conseil Régional des Hauts de France réunie à Amiens, M.Bertrand et sa majorité ont fait voter une subvention de 2 millions d’euros échelonnés jusqu’en 2025 afin de soutenir l’implantation et le développement du site de production de laine de roche ROCKWOOL dans l’Aisne.
Nous avons refusé de voter cette subvention pour un projet que nous considérons dangereux écologiquement et dépassé économiquement.
Depuis plusieurs mois, un collectif de citoyens, d’élus et de 60 médecins alerte l’opinion publique sur les graves problèmes posés par cette implantation industrielle. En 2021, le commissaire-enquêteur avait même rendu un avis défavorable au projet.

1) Au niveau santé environnementale

-En premier lieu , il y a un risque sanitaire: entre 800 et 1000 tonnes de rejets annuels chargés de substances potentiellement cancérigènes ( ammoniac, ozone, oxydes de souffre…)à quelques kilomètres à vol d’oiseau de la ville de Soissons. Par ailleurs, la présence de résines phenoplastes pose à long terme un problème de santé publique. L’impact sur l’eau n’est par ailleurs pas pris en compte. Quant à l’imperméabilisation des sols, elle touchera plus de 10 hectares.
– le dossier Rockwool ne prend pas en compte l’impact écologique de l’extraction de la matière première, le basalte. Il relève d’une ICPE (installation classée protection de l’environnement) qui a un fort impact sur la flore et la faune. En outre, la consommation d’énergie primaire est démesurée par rapport au gain énergétique obtenu par la laine de roche. Enfin, on constate que Rockwool évite le classement Seveso en compartimentant en plusieurs entités juridiques son activité ( fabrication, logistique, recyclage).

2) Au niveau économique:

Sur les 150 emplois prévus, combien seront réellement dans le bassin d’emplois de Soissons? Avec quel statut? Pour quelle durée?
Par ailleurs la laine de roche est loin d’être l’isolant miracle et l’on constate un ralentissement de la demande qui pose la question de la viabilité et de la pérennité de ce modèle économique. L’intégration du projet dans l’économie circulaire et faible. Beaucoup de laines minérales terminent à la déchèterie.  Il faut rappeler que l’éco Bilan de la laine de roche n’est pas bon comparé aux autres matériaux  bio-sourcés comme la paille, le lin, le chanvre, d’la terre argileuse.

La volonté de trouver une solution face à  la hausse du coût de l’énergie et au réchauffement climatique ont placé l’isolation thermique au cœur des préoccupations des collectivités et des acteurs du bâtiment. Mais cette préoccupation ne doit pas conduire à reproduire les erreurs du passé comme lorsque l’amiante était considérée comme “l’isolant miracle”.
Les élus régionaux de la France insoumise et de la Nouvelle Union Populaire
Écologique et Sociale (NUPES) demande l’abandon du projet Rockwool et le retrait du soutien de la région à ce projet écologiquement, sanitairement dangereux et économiquement inadapté.
Nous souhaitons que la priorité soit donnée au développement d’une filière durable autour des matériaux bio-sourcés et autour des métiers de l’écoconstruction. Des pôles dédiés à ces activités se développent déjà à Saint-Quentin et Laon. Il faut en faire de même dans le Soissonais pour faire de l’Aisne un territoire pilote de la bifurcation et de la planification écologique . Il y a là un gisement d’emplois autrement plus important et plus durable que ceux qui sont proposés par ROCKWOOL.

contact: julien.poix@hautsdefrance.fr